La Faune De Dugny
Les Trames :
Les trames sont des enjeux majeurs dans la ville de Dugny.
En effet, la ville est un axe de passage majeur pour de nombreuses espèces via le parc départemental, l’aire des vents, l’aéroport du Bourget ou encore les jardins familiaux.
Les trames sont des démarches qui visent à maintenir et à reconstituer un réseau d’échange pour que les espèces animales et végétales puissent, comme l’homme, circuler, s’alimenter, se reproduire, se reposer… et assurer ainsi leur cycle de vie. Les trames portent l’ambition d’inscrire la préservation de la biodiversité dans les décisions d’aménagement du territoire, contribuant à l’amélioration du cadre de vie.
Les principales composantes des Trames :
Les continuités écologiques :
Les réservoirs de biodiversité :
Les continuités écologiques constituant les trames comprennent des réservoirs de biodiversité et des corridors écologiques.
Ce sont des espaces dans lesquels la biodiversité est la plus riche ou la mieux représentée, où les espèces peuvent effectuer tout ou partie de leur cycle de vie et où les habitats naturels peuvent assurer leurs fonctionnement en ayant notamment une taille suffisante, qui abritent des noyaux de populations d’espèces à partir desquels les individus se dispersent ou qui sont susceptibles de permettre l’accueil de nouvelles populations d’espèces. Les réservoirs de biodiversité comprennent tout ou partie des espaces protégés et les espaces naturels importants pour la préservation de la biodiversité.
Les corridors écologiques :
Les corridors écologiques assurent des connexions entre des réservoirs de biodiversité, offrant aux espèces des conditions favorables à leur déplacement et à l’accomplissement de leur cycle de vie. Les corridors écologiques peuvent être linéaires, discontinus ou paysagers.
Les corridors écologiques comprennent les espaces naturels ou semi-naturels ainsi que les formations végétales linéaires ou ponctuelles permettant de relier les réservoirs de biodiversité, et les couvertures végétales permanentes le long des cours d’eau mentionnées au 1 de l’article L-211-14 du code de l’environnement.
Les cours d'eau et zones humides :
Les cours d’eau, orties de cours d’eau et canaux classés au titre de l’article L-214-17 du code de l’environnement et les autres cours d’eau, partie de cours d’eau et canaux importants pour la préservation de la biodiversité constituent à la fois des réservoirs de biodiversité et des corridors écologiques.
Les zones humides dont la préservation ou la remise en bon état contribue à la réalisation des objectifs et ceux qui constituent des réservoirs de biodiversité et/ou des corridors écologiques sont donc à préserver.
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La Trame Verte :
La trame verte, à travers ses 3 composantes :
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Continuités écologiques
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Réservoirs de la biodiversité
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Corridors écologiques
Elle met en évidence les capacités d’accueil et de circulation de la faune, dans une vision ciblée sur le territoire communal, avec pour ambition d’améliorer celles-ci.
Le territoire propose une surface de noyau primaire très importante, composée d’espaces végétalisés vastes et joints les un aux autres, assurant une capacité d’accueil de la faune très importante. Les noyaux secondaires et espaces relais sont par contre peu nombreux.
On observe aussi une répartition particulière des espaces de nature qui entourent la partie urbanisée à l’Ouest avec le Parc G. Valbon et les abords des résidences plutôt végétalisées, au Sud, l’Aire des vents et à l’Est de l’aéroport du Bourget et ses vastes prairies des interpistes.
En cœur de ville, on repère quelques lieux très intéressants, qui participent pleinement à la trame verte : des cœurs de grands ensembles, le parc autour de l’école Joliot-Curie, les abords de la Cité jardin…
Rugosité de la trame verte : état d’occupation des sols au regard de la capacité de déplacement des espèces. Espace plus ou moins aisé à traverser par la faune.
Les fortes rugosités sont localisées au niveau des zones fortement artificialisées (certains endroits de l’aéroport, dans le centre ville, dans les îlots au nord de l’Aire des vents et le secteur de la comète). Les nouveaux aménagements du Village des médias constituent aussi des secteurs peu perméables.
Cette rugosité n’entrave pas la capacité de circulation dans la ville mais peu la limiter, notamment pour certaines espèces qui sont plus exigeantes. Cependant, comme partout, la biodiversité est principalement réduite par les qualités des habitats écologiques du territoire urbanisé qui sont moindres qu’en milieu naturel.


La Trame Bleue :
La trame bleue constitue également un enjeu majeur. Les secteurs constituant la trame bleue sont identifiés par la présence d’eau dans les sols et par une végétation reconnue comme une végétation spécifique du milieu humide, même si les sols ne présentent pas de trace d’hydromorphie. Les composantes de la trame bleue sont les mêmes que la verte mais axée sur les cours d’eau et zones humides.
Les zones humides attirent une végétation spécifique mais aussi une faune spécifique qui a souvent besoin de ces zones pour se reproduire et assurer leur cycle de vie (Exemple : oiseaux, amphibiens et odonates, qui les utilisent pour assouvir leurs besoins fonctionnels).
La présence de zones humides est avérée au sein du périmètre communal, notamment une partie
du Vallon écologique du parc G. Valbon, les terrains situés au nord de la commune et la roselière au sud du bassin de la Molette.
Les zones humides sont certes présentes sur la commune, mais elles ne sont pas assez nombreuses et limitent ainsi les déplacements d’espèces inféodées aux milieux humides. Elle limite aussi l’apparition de nouvelles espèces, et donc le manque de zones humides est un frein à un essor de la biodiversité dans la ville.
Aujourd’hui voici la trame bleue de la ville :
Cependant, pour assurer un bon déplacement des espèces, le corridor fonctionnel devrait s’étendre comme ceci, et pour permettre cela un ajout de zones humides réelles serait nécessaire.


La Trame Brune :
La trame brune est une expression forgée sur le modèle de la trame verte et bleue appliquée à la continuité des sols. La trame brune est essentielle au fonctionnement des sols.
Les sols représentent un enjeu très fort pour permettre le développement de la végétation, avec une qualité de pleine terre ainsi que par leur composition biologique. Ils peuvent être ainsi porteurs d’une grande biodiversité, en eux-mêmes et parce qu’ils sont en tête de la chaine écologique.
La trame brune compose un réseau écologique, qui représente 25 à 30 % de la biodiversité terrestre. Ce sont des centaines d’espèces et des millions d’individus concernés.
L’analyse de cette trame brune s’appuie sur la présence de sol et sur la fonctionnalité de ceux-ci, dans l’écosystème urbain, en miroir de la trame verte. Elle participe pleinement aux continuités par la présence de pleine terre en ville, c’est pourquoi il est important de permettre les fonctions fondamentales (cycles biogéochimiques et cycles de l’eau notamment) des sols.

La Trame Blanche :
La trame blanche cherche à représenter les continuités écologiques silencieuses en ville. En effet, pour de nombreuses espèces les nuisances sonores des milieux urbains ont un effet négatif sur les habitudes et le cycle de vie des espèces.
Les bruits ayant des sources différentes, le risque de dérangement est accru et doit toucher un nombre d’espèces importants. Les études dans ce domaine émergent et il serait intéressant de mener ces expertises.
En effet, le bruit vient déranger des périodes d’activités spécifiques de la faune, au moment de la reproduction, obligeant les espèces à accroître le niveau sonore de leur chant, ce qui induit une consommation énergétique et aussi un plus faible effet de ces chants sur les chances de reproduction.
La présence de l’aéroport et de la voie ferrée, ainsi que des voies routières de transit et de desserte induisent un niveau sonore élevé sur la commune, avec des secteurs particulièrement nuisant pour la faune.
On observe que la pollution sonore de la RD114 coupe la ville en deux et peut gêner la circulation des espèces du parc G. Valbon vers l’Aire des vents par exemple. Deux trames blanches peuvent s’esquisser de part et d’autre de la RD114.

La Trame Noire :
De nombreuses espèces ont une partie significative de leur activité vitale en période nocturne pour se déplacer (migration), se nourrir, se reproduire ou se développer pour les jeunes, qu’ils s’agissent d’animaux diurnes ou nocturnes. Par la présence de la lumière, elles sont privées de
terrains de chasse, trop éclairés, avec des zones sombres appauvries en insectes, attirés par les sources lumineuses artificielles. Dans certains cas, la survie et le succès de reproduction des individus sont compromis. Le groupe le plus emblématique impacté par la lumière est les
Chiroptères.
Cette trame consiste ainsi en une délimitation de zones d’obscurité (espaces naturels sensibles, parcs, les jardins et friches) partielle ou temporaire et de corridors obscurs assurant des liens entre elles et avec l’extérieur de la ville (allées, faisceaux ferroviaires...). Dans ces
corridors, l’éclairage nocturne est gérée en vue de minimiser ses impacts sur la biodiversité (éclairages en contre-plongée proscrits pour diminuer le halo lumineux, tonalités de lumière orange ou ambre privilégiées pour minimiser les impacts sur les insectes...).
L’objectif d’une trame noire est de limiter la dégradation et la fragmentation des habitats dues à l’éclairage artificiel, en sachant que l’effet de la lumière sur la présence et l’activité des chauves-souris est significatif et prépondérant jusqu’à un périmètre de 700m autour des sources lumineuses.
La donnée de radiance qui représente une luminance énergétique ci-contre met en évidence le halo de lumière global sur la commune.
Pourtant en comparaison de l’aéroport du Bourget et des territoires plus à l’est, le niveau est plus faible, proche du Parc G. Valbon.


