La Faune De Dugny
Grenouille rieuse (Pelophylax ridibundus)
Protégée

C’est la plus grande grenouille d’Europe. Son nom provient du coassement du mâle qui donne l’impression qu’elle se moque de nous. C’est une grenouille à la fois terrestre et aquatique qui est bien connue pour ses larges cuisses et ses sauts lorsqu’elle est dérangée. En France, nous pouvons la croiser assez facilement malgré la fragmentation de ses habitats, qui reste un danger certain, pour l’ensemble des amphibiens. La préoccupation est dite « mineure » sur les différentes listes rouges mondiales, européennes et françaises. Elle est néanmoins protégée par la loi.
Répartition :
La grenouille rieuse est massivement présente en Europe jusqu’en Russie. Elle est également quelque peu présente en Afrique du Nord. En France métropolitaine, elle est présente presque partout même si elle semble moins présente en Île de France. Elle n’est pas présente dans les DOM-TOM français.
Morphologie :
C’est une espèce de grande taille, certains individus dépassent les 130mm, ce sont généralement les femelles qui sont les plus grandes. Son museau évolue au cours du temps : il semble tout d’abord plus pointu puis s’arrondit en vieillissant. Les yeux de la grenouille sont rapprochés et sont placés au-dessus de sa tête. Le mâle possède 2 sacs vocaux sortant d’une fente à l’arrière de la bouche. Son membre postérieur est très long avec une palmure importante.
Description:
Les sacs vocaux des mâles sont de couleur grisâtre. Au niveau dorsal, sa coloration va de vert-olive à vert-herbe mais peut aussi avoisiner les tons brunâtres. Sa peau est lisse avec des petites verrues. Elle peut être remarquable grâce à des petites taches brunes ou une ligne verticale claire. Ses membres postérieurs sont grisâtres et les flancs marbrés de noir.
Milieux de vie :
La grenouille n’est pas très exigeante et son habitat est varié, du moment que l’eau y est présente. Lors de forte chaleur, la grenouille rieuse reste près des points d’eau qu’elle va régulièrement côtoyer pour réguler la température interne de son corps. Inversement, lors de période de froid la grenouille rieuse va hiberner dans la vase d’où elle peut absorber l’oxygène de l’eau au travers de sa peau perméable. Vous pouvez la retrouver à moins de 1000m d’altitude. Sa préférence va pour les rivières/fleuves, étangs et lacs.
Alimentation :
Elle se nourrit principalement d’insectes. Il est bien connu que proche des points d’eau, la quantité d’insectes est assez abondante, donc en plus d’un élément de régulation de température corporelle, les points d’eau sont également une source de nourriture importante pour ces grenouilles. Elle se nourrit également d’invertébrés comme divers vers, des mollusques et parfois de petits reptiles ou amphibiens. Le têtard est, quant à lui, principalement herbivore ou consomme des bactéries ou débris de matière organique.
Reproduction :
L’accouplement suivi de la ponte ont lieu entre avril, mai et juin. La femelle devient fécondable au bout de 2 périodes d’hibernation. Les mâles dominants établissent leur propre territoire constitué de plusieurs mètres carrés. Ils protègent leur territoire en coassant, jambes étendues, pour effrayer d’autres individus. Lorsqu’un mâle trouve une femelle, il va lui monter sur le dos et l’agripper sous les aisselles. La femelle éjecte alors ses ovocytes fécondés au fur et à mesure par le mâle. Lors de la ponte, un paquet d‘œufs (jusqu’à 1200 par femelle) est déposé entre les plantes puis tombe au fond de l’eau. La grenouille pond plusieurs tas, une femelle adulte pond donc entre 5.000 à 10.000 œufs/an. Le développement embryonnaire dure 5 à 10 jours dans des conditions optimales de température (avoisinant les 20°C). Les têtards mesurent environ 10cm et se métamorphosent après 3 à 4 mois de vie larvaire. La maturité sexuelle se situe entre 2 et 3 ans. Cette grenouille peut vivre au maximum jusqu’à 11 ans en milieu naturel.
Vie sociale :
La grenouille hiberne à la saison froide, l’hivernage se fait généralement dans l’eau. Elle est active de mars à octobre/novembre. Son activité est diurne et/ou nocturne mais préfère les heures plus ensoleillées. La grenouille retrouve ses congénères durant la période de reproduction.
Prédateurs :
A Dugny, les mammifères comme le renard roux et des oiseaux peuvent être de redoutables prédateurs pour la grenouille rieuse. Tout comme dans le reste de la France, mammifères et oiseaux constituent ses principaux prédateurs, même si des reptiles et autres amphibiens peuvent se nourrir de ces grandes grenouilles.
Intérêts écosystémiques / dangers :
Cette grenouille a été introduite par l’Homme dans les années 70 : consommation (cuisses bien charnues) et « domestication ». Elle peut être invasive et peut rentrer en compétition, notamment de nourriture, avec d’autres grenouilles présentent sur notre territoire; nos grenouilles indigènes semblent plus fragiles face aux différentes pressions de prédation et écosystémique. Cependant, les amphibiens font partie des espèces les plus exposées aux changements climatiques. En effet : leurs doubles vies, d’une part dans le milieu aquatique et d’autre part dans le milieu terrestre, les rendent plus vulnérables à l’augmentation de la température et à la modification de l’humidité. De plus, les changements globaux entraînent l’émergence de nouvelles maladies pathogènes pour de nombreuses espèces. Les pesticides ont également un impact fort sur les populations d’amphibiens, sensibles aux particules dû à leur peau très fine. Cette grenouille semble invasive mais reste fragile face aux différentes pressions que l’homme exerce sur notre planète. Et n’oublions pas la fragmentation des habitats qui joue un rôle important de mortalité pour cette espèce (collisions, dégradations des habitats…). Divers dispositifs associés aux mesures « Éviter, Réduire, Compenser » (ERC) sont destinés à éviter l’impact ou le supprimer, atténuer ou réduire ces risques (exemple : la mise en place de passerelles, tunnels (“crapauducs”), panneaux d'interdiction aux véhicules lors de périodes de migration.
Où trouver la Grenouille rieuse à Dugny ?

Les cartes ont été effectuées grâce aux inventaires faits par les sources suivantes : URBAN-ECO, APUR, GEOPORTAIL, CETTIA, DGCA, INPN,GBIF. Cependant, elles ne constituent en rien une liste exhaustive des lieux ou vous pourrez trouver les espèces.